Publication du rapport de recherche NIKA
janvier 2021 - Recherche
Depuis 2017, AXTRA participe au projet NIKA, piloté par le Conseil du patronat du Québec (CPQ), en collaboration avec le Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec (RCAAQ), le Service aux entreprises de la Commission scolaire De La Jonquière et l’entreprise Granules LG. Ce projet vise à favoriser la participation active des travailleurs et des travailleuses autochtones dans les entreprises québécoises.
Dans le cadre de ce partenariat novateur, le premier mandat confié à AXTRA consistait à documenter les enjeux, les bonnes pratiques et les besoins des travailleurs autochtones et des employeurs québécois dans une revue de la littérature, qui est parue en janvier 2019.
Aujourd’hui, l’Alliance lance le deuxième volet de son mandat, qui consiste à documenter les enjeux, les bonnes pratiques et les besoins des travailleurs et des travailleuses autochtones et des employeurs québécois. AXTRA a parcouru 9 régions et parlé à plus 52 employeurs et informateurs clé, tandis que le Regroupement des centres d’amitié autochtone a réuni plus de 114 participants et participantes autochtones dans 12 groupes de discussion de 9 régions. Ces personnes ont toutes contribué au rapport de recherche NIKA que l’Alliance publie aujourd’hui. Un sommaire exécutif est également disponible, de même que sa version anglaise.
Des défis à relever à toutes les étapes du processus d’emploi
Le recueil d’informations de première main a permis de constater que la pleine participation de la main-d’œuvre autochtone au marché du travail comporte des défis à tous les niveaux. Les participants et participantes autochtones, qui vivent surtout en milieux urbains, ont soulevé les enjeux reliés à leur préparation à intégrer le marché du travail. Ceux-ci concernent principalement les défis liés à la précarité et aux difficultés personnelles, à la formation (choix de carrière, scolarisation, accès à des ressources spécialisées, etc.), à la langue d’usage et à la recherche d’emploi.
Les discussions avec les employeurs ont permis de déterminer que les défis en amont sont importants, dès la sélection et le recrutement de personnes autochtones. Le degré d’ouverture à une main-d’œuvre autochtone varie d’un employeur à l’autre, notamment en raison d’enjeux concernant les préjugés qui persistent à l’égard des peuples autochtones et de l’absence de politique de recrutement adaptée à cette main-d’œuvre. La rareté de candidats dans certaines régions ainsi que les critères d’embauche qui ne concordent pas avec la qualification de la main-d’œuvre disponible sont également problématiques pour plusieurs employeurs. Finalement, les méthodes de recrutement (affichage des postes, processus d’embauche, etc.) peinent à rejoindre la population autochtone.
Finalement, l’intégration et le maintien en emploi comportent également leur lot de défis, à la fois pour que les travailleurs et les employeurs. Les défis logistiques de transport et de conciliation travail-famille fragilisent le maintien en emploi de certaines personnes. Dans les milieux de travail, certains défis socioculturels ont été mentionnés de part et d’autre et complexifient parfois la gestion organisationnelle des équipes de travail et des nouveaux employés.
Les constats tirés dans le rapport de recherche NIKA permettent de souligner à quel point il est important d’outiller les travailleurs et les travailleuses à toutes les étapes du processus d’emploi. Tous les acteurs du marché du travail et de la société civile ont une part de responsabilité pour faciliter et favoriser la pleine participation de la main-d’œuvre autochtone au marché du travail.
Bien qu’il reste beaucoup à faire pour stimuler la pleine participation des Autochtones au marché du travail québécois, tant sur les plans individuel, organisationnel que systémique, les données colligées dans cette étude illustrent la volonté des deux parties de trouver des solutions créatives et consensuelles afin de créer des milieux professionnels plus inclusifs et sécurisants.